COUPURE DU NEUTRE

CONSEQUENCES

 

Dans certains schémas électriques, on trouvera le Neutre protégé par un fusible, dans d'autres cas, on trouvera une barrette (dans les petits modèles de fusibles, il s'agit d'un petit tube qui remplace le fusible). Si l'installation est pourvue de disjoncteur, on peut trouver des disjoncteurs avec 3 pôles protégés sur 4, ou 1 pôle protégé sur 2.
Alors, pourquoi cette différence? Est-ce la même chose?

Il existe plusieurs régimes de Neutre, appelés "schémas de liaison à la Terre, ou SLT", utilisés en fonction des besoins propres d'un utilisateur. Dans certains cas, comme celui où l'énergie électrique est livrée par EDF (ou régie équivalente), le choix est impossible, car c'est EDF qui impose le schéma (TT en l'occurence). Si vous êtes propriétaire du transformateur de livraison, vous avez le choix du schéma en fonction de vos besoins.

Pour connaitre les différences entre les divers schémas, on se reportera aux pages spécifiques (Cliquez ici) qui permettront de mieux comprendre ces différences, et les diverses possibilités ou obligations pour la protection du Neutre. Il faut savoir qu'une barrette (ou un pôle non protégé dans un disjoncteur) n'a qu'une ambition: l'économie financière, alliée à une facilité d'installation dans certains cas.

Regardons d'abord une installation triphasée (230/400 V), avec 2 récepteurs branchés en monophasé. Chaque récepteur est alimenté en 230 V. Ces tensions ont un rapport qui ne change pas (hors défaut d'alimentation EDF). On dispose de 230 V en permanence entre le Neutre et une des 3 phases, quel que soit les appareils branchés sur le réseau.

Dans les schémas ci-dessous, la partie marquée "Transfo 230/400V" représente le secondaire du transformateur. Par simplification, le primaire a été supprimé du dessin.

Attention: la tension mesurée entre deux phases ne sera pas égale à la somme de deux tensions prises entre phase et neutre, car il y a un décalage de la tension dans le temps.
La somme sera égale à 1,732 x U ( tension simple multiplié par 'racine de 3'), ce qui donne 240*1.732= 398 V, arrondi à 400 V.

La tension mesurée entre les points A et B sera égale à 1,732 * 230 = 400 V, et non 460, comme on serait tenté de croire.

Lorsqu'un défaut apparaît sur une installation (surcharge ou court-circuit) il y a ouverture du disjoncteur ou fusion du ou des fusibles. Lorsque cette installation est protégée par plusieurs fusibles, le risque est de voir fondre le fusible du Neutre (F4).

Lorsque cette installation est monophasée, le risque est minime pour le matériel (la phase est toujours présente, mais le Neutre étant absent, l'appareil n'est plus alimenté). Par contre, il y a risque pour le personnel puisque la phase est toujours présente, mais le non fonctionnement de l'appareil peut faire croire à une absence d'énergie électrique. Prudence donc.

Par contre, si l'installation est triphasée, le risque, pour les matériels, est de voir le potentiel du Neutre se "promener" au gré des récepteurs (et de leurs résistances internes).

Vous constatez que lorsque le Neutre est coupé, en fonction des résistances des récepteurs, le potentiel du Neutre va se promener entre les potentiels des phases marron et verte. Dans les cas extrèmes, le potentiel du Neutre sera tellement proche d'une phase qu'il attendra les 400 V. D'où les risques de surtension des appareils alimentés entre le Neutre et la Phase la plus "éloignée" du Neutre.

Lorsque l'installation triphasée a toutes ses phases utilisées, le risque est de voir 2 phases sur 3 devenir dangereuses.

Alors, la solution?

Dans une installation avec fusibles, si le Neutre doit obligatoirement être protégé (schéma IT par exemple) il faudra installer un support de fusibles avec dispositif de commande d'ouverture d'un contacteur en série avec ces fusibles. Dès qu'un défaut apparaît, et qu'un seul des fusibles vient à fondre, c'est l'ensemble des conducteurs actifs qui sont "coupés". Si le schéma ne nécessite pas la protection obligatoire du Neutre (schéma TT par exemple), mettre une barrette est la solution la plus simple et la moins onéreuse. Dans le schéma TN-C, le pôle Neutre sera court-circuité, s'il était coupé par l'appareillage de protection (même avec barrette).

Dans une installation protégée par disjoncteur, lorsqu'un défaut apparaît, c'est l'ensemble des conducteurs actifs qui sont "coupés".

Cette dernière solution est donc plus simple à mettre en oeuvre, est plus fiable techniquement, et prend moins de place dans une armoire électrique (un seul appareil au lieu de 2).

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